Le festival Gliding Barnacles fait son grand retour au Portugal pour sa 11e édition, avec le soutien de Vans. Plus ambitieux que jamais, cet événement mêlant surf, art et musique se tiendra du 18 au 22 septembre 2024.
Lire plusLourenço Borges de Sousa
Lourenço Borges de Sousa, un nom que tu ne connais peut-être pas trop pour le moment, mais ça va changer.
Credits: Joao Carmo
August 16, 2024
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Lourenço Borges de Sousa, ce nom, il est possible que tu ne l'aies jamais entendu.
Originaire d'Estoril, près de Lisbonne, Lourenço est au premier plan d'une fusion interculturelle portugaise, résidant au carrefour du surf, de l'art et du skate. Si tu n'as pas vu son film Daydream Lullaby Dream, nous te recommandons d'y remédier. Il s'agit d'une excellente capture de la vision créative de Lourenço mêlée à un style inimitable dans l'eau. Son dévouement pour l'art, pour le surf et pour tout ce qu'il fait est une inspiration pour tous. La vision de la vie de Lourenço est positivement post-moderne, mais avec une certaine sagesse qui dément son âge. Il est grand temps de faire la lumière sur une des futures stars du surf libre européen.
Lourenço Borges de Sousa, un nom que tu ne connais peut-être pas trop pour le moment, mais ça va changer.
Pour ceux parmi nous qui ne te connaissent pas, peux-tu te présenter ?
Je m'appelle Lourenço Borges de Sousa, j'ai 20 ans et je viens d'Estoril, près de Lisbonne. J'aime surfer, faire du skate et créer de l'art. En ce moment, je suis surtout sur la sculpture, que j'étudie à l'université. Honnêtement, je suis juste un type normal, qui vit et essaye de découvrir qui je suis. Je suis le rythme et je fais ce que j'aime faire. Je sais que je suis dans une phase de ma vie où je commence à faire des projets qui, je le sens, vont forger ma future carrière... Je veux juste combiner l'art, le surf et le skate. C'est mon but.
Comment est la vibe dans ta ville ?
Je viens d'Estoril, on pourrait dire que c'est l'équivalent du style de vie californien au Portugal. C'est un endroit sympa, près de la ville, beaucoup de vagues dans le coin. J'aime vraiment l'endroit où je vis et j'en suis toujours reconnaissant.
C'est cool, parce qu'il y a cette très grande communauté diverse d'individus sur la même longueur d'onde : artistes, surfeurs, skateurs et musiciens. Je suis fier d'identifier ces gens comme mes meilleurs amis. Mes meilleurs amis jouent dans un groupe, donc je passe pas mal de temps à les soutenir et à regarder leurs concerts, ça m'inspire vraiment. Côté surf, on est juste une bande de surfeurs passionnés de la planche. On essaie pas de se dépasser les uns les autres, nous essayons juste de nous améliorer nous-mêmes, comme personnes et comme surfeurs.
Ton dernier film, Daydream Lullyba Dream, était un court-métrage épique de 23 minutes mêlant surf, skate et art. Il semble que c'était une capture parfaite de ta personnalité, tout en étant une entreprise assez mature pour quelqu'un de ton âge. Tu peux nous parler de ce processus ?
Un de mes plus grands rêves, c'est de devenir un surfeur libre. Bien que je sais que c'est pas correct, je crois au fait de définir des objectifs très élevés, car on peut être naïf sur la façon de procéder, ce qui fait aussi partie du processus. J'ai fait ce projet, pas vraiment parce que je voulais que les gens le regardent, mais parce que j'adore le faire. J'adore filmer, créer, être dans ce processus créatif et apprendre plus à ce sujet, en apprendre plus sur moi-même. En dehors de l'aspect surf, pouvoir créer quelque chose comme ça avec mon meilleur ami Joao, c'est tout ce qui compte pour moi. C'est pour ça que je voulais que mon premier projet soit un gros projet, peut-être que c'était ambitieux à l'époque, mais ça a marché !
Credits: Joao Bracourt
Quels sont les prochains projets de prévus ?
Je travaille sur un nouveau projet et, je l'espère, un projet plus gros que celui que j'ai fait avant. Je n'ai pas encore de plan vraiment défini, je suis en train de décider dans quelle direction aller et où nous voyagerons pour le réaliser. Pour l'instant, nous aimerions aller en Afrique du Sud et au Mozambique, puis ensuite en Angola. Ce qui est sûr, c'est que j'irai en Irlande en octobre, j'ai toujours voulu y aller et je pense que c'est un bon endroit pour repousser mes limites dans l'eau.
Quel rôle la sculpture joue-t-elle dans tout ça ?
Quand j'étais gamin, j'ai toujours aimé jouer avec des jouets, mais pas de la façon normale. Je voulais combiner chaque jouet avec un jouet différent et créer mon propre jouet. J'ai toujours aimé travailler avec mes mains. Ça donne vraiment un sentiment zen. Depuis, j'ai toujours essayé de retrouver cette sensation, ça me rappelle vraiment mon enfance.
J'ai toujours voulu étudier soit la peinture, soit la sculpture. J'avais le sentiment que la sculpture était plus difficile à apprendre, donc j'ai simplement saisi l'opportunité de l'étudier. J'ai toujours fait de l'art, mais j'ai toujours été trop timide pour le montrer, jusqu'à ce que je sois vraiment fier des dernières pièces. D'ailleurs, je viens juste de finir une collection de six œuvres que je suis enfin fier de montrer au monde. Je suis juste en train de chercher le meilleur moyen de la présenter.
Est-ce que ça a un rapport avec le fait que tu formes tes propres planches à la main ?
J'ai grandi en aimant les usines de planches de surf, et c'est quelque chose que j'ai toujours voulu faire : former mes propres planches. En fait, former des planches, c'est ce qui m'a inspiré à faire de la sculpture. Quand tu formes une planche que tu veux, tu dois créer quelque chose qui fonctionne. Contrairement à la sculpture, où ce que tu fais n'a aucune fonction, ça peut être entièrement inutile. Pour moi, c'est ce qui m'a mené à la sculpture, tout n'est qu'une question de signification. J'y réfléchis beaucoup. Je dirais que 90 %, c'est de la réflexion sur ce qui va fonctionner ou pas, seulement 10 %, c'est la fabrication en elle-même, ou pour moi du moins. J'adore le mélange de pratique et non pratique.
Surfer sur des planches formées à la main, c'est vraiment différent. Avec une planche normale, en théorie, tu sais que ça va « fonctionner » et « faire » ce que les planches de surf font traditionnellement. Tandis qu'avec tes planches formées à la main, tu n'as aucune idée. Je trouve ça vraiment irréel de surfer sur quelque chose dans l'eau que t'as fait de tes propres mains, c'est presque magique.
Credits: Joao Carmo
Et quelle est ta relation avec le skate ?
J'adore ça. Je ne sais toujours pas si je préfère le skate ou le surf. Quand je fais du skate, je n'ai aucun stress, je ne ressens aucune pression. Je trouve que le skate représente la liberté ultime. J'admire vraiment des mecs comme Curren Caples qui peuvent faire les deux.
Qui sont tes modèles à suivre dans le surf et ailleurs ?
J'ai grandi en regardant mon père surfer, donc lui, assurément. Quand j'avais six mois, il m'a acheté une planche de surf et je suis allé à la plage, prenant les vagues d'écume. Son surfeur préféré était Dane Reynolds. Papa me montrait souvent ses films en grandissant et j'étais épaté, genre « waouh, ça, c'est du surf ». Je veux être pareil. Je veux faire ça. Donc depuis, Dane a toujours été une grande source d'inspiration pour moi aussi.
En dehors du surf, je suis profondément inspiré par Francis Bacon, en tant qu'artiste. Pour moi, l'art, c'est faire ressentir quelque chose, une émotion, à l'observateur. L'utilisation de l'abstrait et du réalisme de Francis éveille vraiment quelque chose en moi, c'est si complexe, mais ces peintures me font vraiment me sentir émotif et beaucoup réfléchir. Mazzy Star, la chanteuse, c'est la même chose pour moi. C'est une différente forme d'art, mais quand je l'écoute, je ressens vraiment quelque chose. Je l'écoute avant de surfer, je me sens connecté à moi-même et ancré.
Un dernier mot ?
Croyez en vous et amusez-vous. Appréciez le processus et n'oubliez pas de rester humbles.